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En Mauritanie, le référendum tant controversé du 5 aout 2017, portant sur la modification de la constitution, a fait couler beaucoup d’encre dans la presse. Ici, éditorialistes et commentateurs sont unanimes sur « l’échec » du pouvoir à travers ce plébiscite.

Selon Le Rénovateur, « Le peuple a fait entendre sa voix, celle de la désapprobation des manipulations éhontées , des tripatouillages anticonstitutionnels, de la violence dans le discours, des passages à tabac d’opposants pour un oui ou pour un non , des accaparements des domaines publics et tant d’autres impertinences décisionnelles qui ne profitent qu’à ceux qui en sont les promoteurs ».

« Désaveu » ou les prémices de la fin d’un règne

« Référendum du 5 aout : un désaveu pour Aziz », titre L’Eveil Hebdo. « Mais où sont passés, s’interroge  le journal, surpris, tous ces « milliers de Nouakchottois » qui avaient  répondu à l’appel  du président le jeudi (3 aout 2017) dernier»? « Il s’avère, observe-t-il, que ce  « rassemblement monstre»  n’était en fait qu’un factice montage : fonctionnaires embrigadés de force, populations  pauvres et misérables convoyés à partir des banlieues»... «Au finish, poursuit l’hebdomadaire, fiasco total». « Le Président Aziz, conclu l’hebdomadaire, a connu le samedi 05 aout une véritable déconvenue »

« Ce désaveu sonne comme une alerte », s’exclame Le calame. « Le président, prévient le journal, doit en tirer toutes les conséquences, et partant éviter l’aventure ». Et de souligner : « Le référendum a montré les limites de la mobilisation de ses soutien (du président) qui ont peiné à convaincre les mauritaniens ».

Le Calame, qui accuse le président de maintenir un flou sur sa candidature en 2019, malgré la constitution qui ne lui permet pas un   troisième mandat, rajoute : « Il peut certes modifier la Constitution pour rester au pouvoir, comme il peut frauder pour emporter la présidentielle en 2019. Mais, s’interroge le journal, le jeu en vaut il la chandelle » ?

Le Rénovateur emboîte le pas à l’hebdomadaire, Le calame : « Les régimes les plus implacables, avertit-il, se refusant à écouter leur peuple finissent imparablement par chuter comme des châteaux de cartes. Le dernier mot, poursuit le journal, reviendra un jour à ce peuple que l’on croyait écervelé, quand retentira dans le sang l’hymne à la liberté ». « Quand la conscience populaire, insiste-t-il, parle à son Président, l’heure de l’écoute a sonné. L’horloge a averti ».

Les odeurs d’une « fraude»

Les journaux analysent aussi le  « mutisme officiel » et l’accueil morose réservé par le pouvoir à sa « victoire ». En effet, malgré la « faible affluence des populations »,  le OUI l’emporte,  selon la CENI, à plus de 85% avec un taux de participation de près de 54%. Et pourtant, « contrairement aux usages, remarque Le Calame, on a félicité ni la population, ni les organisateurs, ni les forces armées et de sécurité qui ont « permis le bon déroulement du scrutin ». « pas de messages de félicitations, de la part de certains pays amis, qui réagissent généralement après chaque élection jugée réaliste », complète le site d’information Sahara Média

« Triomphe bien modeste, pour une fois », s’étonne Le Calame. Fait inhabituel dans de pareilles circonstances, s’inquiète Sahara Média.  « Le conseil des ministres du jeudi, poursuit le site, a été muet et la question n’a pas été évoquée ». Les chiffres publiés par la CENI seraient ils « préfabriqués » ? En tout cas, « s’agissant des résultats, tels que donnés par la Ceni on peut noter que de faux chiffres sautent aux yeux », rapporte Mauriweb, un autre site d’information.

« Quoi après le fait accompli » ?

La Tribune, qui a fait du sujet sa manchette, elle, prédit une ère nouvelle. « Le référendum du 5 aout, affirme l’hebdomadaire, fonde une Mauritanie nouvelle ». « Tout ce foisonnement, assure-t-il, occasionnera de profondes refontes. Il s’agira d’une part, poursuit le journal, pour les protagonistes de tirer les leçons de cette expérience et de celles qui l’ont précédé, d’autre part d’envisager les échéances futures et surtout la présidentielle de 2019 ».

Si, « pour le pouvoir, l’urgence est d’engager une dynamique de refondations », qu’en est-il pour l’opposition. « Va-t-on, s’interroge La Tribune, s’arrêter à la déstabilisation du régime,  éviter ainsi de se poser les questions qui fâchent, celles qui concernent un programme commun, un candidat commun, une stratégie commune »? En tout cas, « l’impératif, suggère le journal, pour les oppositions – toutes les oppositions – est d’engager un dialogue entre elles pour savoir ce qu’elles veulent ». Finalement, « pouvoir et opposition, conclu La Tribune, ont un même défi à relever : Se reformer pour changer ».

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