Énième mouvement dans le gouvernement de Yahya Ould Hademine. C’est que nous apprend un décret présidentiel daté du lundi 11 juin 2018 et rendu public par l’agence officielle d’information. Avec ce premier mini remaniement ministériel effectué cette année, on enregistre quatre départs, deux entrées, une fusion de ministères et une « promotion ».
Après deux ans et quatre mois aux commandes de la diplomatie mauritanienne, Isselkou Ould Ahmed Izid Bih cède son fauteuil Ismael Ould Cheikh Ahmed. Ce dernier est un haut fonctionnaire des nations unis, précédemment envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies au Yémen. Le départ du très influent Izid Bih intervient à trois mois des législatives, où il aura certainement un rôle central à jouer. D’autre part, l’arrivée d’Ould Cheikh correspond à la période où la Mauritanie s’apprête à accueillir le sommet de l’Union Africaine, début juillet.
Sa première fois
Toujours au chapitre des arrivées, on note l’entrée au gouvernement de Mariem Mint Bilal. Parfaite inconnue, son cv nous apprend qu’elle a intégré la victime en 2012 en qualité de chef de section nomenclature de l’ATTM pendant 4 ans. Elle commencera par la suite une carrière de Professeur d’Enseignement Technique au Centre de Formation Professionnelle de Néma. Ingénieur en mécanique sortante de l’université de Damas en Syrie, en 2010, elle hérite du portefeuille de la jeunesse et des sports qu’occupait Mohamed Ould Djibril, depuis dix sept (17 mois) mois. Faut dire que ce ministère n’est pas des plus stables du gouvernement. Mint Bilal est la troisième à y prendre ses quartiers en trois ans.
Super ministère
Discrète ministre des relations avec le parlement et la société civile, Hawa Tandia est également passée à la trappe. Son passage dans ce ministère amputé (le statut de porte-parole du gouvernement transféré au ministère de la culture) aura duré un (1) an et cinq (5) mois. Son ministère disparaît avec elle puisqu’il fusionne avec celui de la culture et de l’artisanat, chasse gardée de Mohamed Lemine Ould Cheikh. Ce dernier devenu super ministre reste le Porte Parole du gouvernement.
Mint Taghi dehors
Autre malheureuse du jour, Maimouna Mint Taghi. La désormais ex ministre des affaires sociales, de l’enfance et de la famille pourra se consoler avec son poste de député. C’est d’ailleurs à la suite d’une intervention larmoyante dans l’hémicycle qu’elle avait été nommée ministre. Cela lui avait valu les moqueries sur la toile. Elle laisse donc sa place à une autre femme, Naha Mint Hamdi Ould Mouknass. Elle est l’inamovible (depuis 18 ans) patronne de l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP) et première femme à occuper le ministère des affaires étrangères (2009 – 2011).
Titulaire
Elle se débarrasse de son ancien titre kilométrique pour endosser le costume de ministre Commerce, de l’Industrie et du Tourisme en remplacement de Mint Mouknass. Mint Mbareck Fall était jusqu’ici ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération chargée des affaires maghrébines et africaines et des mauritaniens de l’étranger. Native de Boghé, Mint Mbareck Fall était également coordinatrice du Fond Canadien et chargée des affaires consulaires du canada en Mauritanie, de 2014 à nos jours.
Ce remaniement faut-il le rappeler, est le neuvième sous l’ère Hademine. L’ancien ministre de l’équipement et des transports devenu chef du gouvernement en août 2014, procède à un mouvement fois par an en moyenne.