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Dans l’article intitulé « Mauritanie : la renaissance d’une armée », Alain Faujas de Jeune Afrique écrit que les organisateurs du pustch du 10 juillet 1978 contre Mokhtar Ould Daddah étaient « des généraux ». Nous avons vérifié. Ceci est faux. L’officier supérieur meneur du coup d’état avait un grade de Colonel. Il s’agit d’Ould Mohamed Saleck. Ould Taya non plus n’était pas Général comme l’indiquait RFI. 

Il est vrai que la Mauritanie a une pléthore de généraux au sein des forces de sécurité et de défense. Mais ceci ne date pas des années soixante dix. Or, en faisant un rappel historique sur l’armée mauritanienne, dans un article publié le 15 novembre 2017 sur Jeu Afrique, Alain Faujas écrit « les défaites et une économie nationale mise à mal par le conflit (…) convainquent des généraux, en 1978, de déposer le président ». Voir photo (soldats mauritaniens).

Capture d’écran – Article Jeune Afrique publié le 15/11/2017 par Alain Faujas

Oui il y a eu coup d’Etat, oui il y a eu des défaites, non on avait pas de généraux en 1978. En effet, celui a inauguré les coups d’Etat en Mauritanie était le Colonel Ould Mohamed Saleck. La Mauritanie ne pouvait tout simplement pas avoir de généraux à l’époque, puisque l’effectif de l’armée était si faible. Il aura fallut attendre décembre 2001 pour que le Président de la République Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya nomme le premier Général de l’histoire du pays.

Peut importe le nombre d’années, de mois et jours qui se sont écoulés après publication, des corrections s’imposent. 

Le 31 décembre 2001, le colonel Moulaye Ould Boukhreiss est promu Général de Brigade. Chef d’Etat Major National depuis le 27 juillet 1991, il sera mis à la retraite le même jour. Il avait atteint la limite fixée à 58 ans par le décret n° 64.134 du 3 août 1964 portant sur les limites d’âge aux différents grades d’officiers.

Ould Taya était Colonel 

« Ould Boukhreiss n’avait porté son grade que pendant vingt-quatre heures. Ce jour – là, le général ne portait aucune décoration », rapporte le colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar.

En surfant sur la toile à la recherche d’archives, je suis tombé sur un article de RFI. Dans son article publié le 4 août 2005, Monique Mas écrit: « la fermeture de l’aéroport n’a duré que quelques heures, mercredi, le temps pour les putschistes de s’assurer que rien ne viendrait trouver le nouvel ordre des colonels qui ont déposé mercredi le Général Maaouiya Taya« . Seul bémol, Ould Taya qui a pris le pouvoir le 12 décembre 1984 avait son grade de Colonel jusqu’à son éviction.

Capture d’écran – Article RFI publié le 4/8/2005 par Monique Mas

C’est deux exemples nous invitent à être plus vigilants. Qui sait combien d’étudiants, chercheurs et personnes lambda ont copié ces articles ou cité comme référence avec ces erreurs? L’erreur est humaine dit-on, mais il est de la responsabilité des journalistes et leurs médias de veiller à donner une information vérifiée. Peut importe le nombre d’années, de mois et jours qui se sont écoulés après publication, des corrections s’imposent.

                                               Toute reprise doit faire mention                                                          de la source « LeReflet.NET » avec le lien original de l’article.

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