Le Maroc abrite pour la troisième fois, la coupe du monde des clubs. La compétition qui réunit les champions des cinq continents, se déroule du 1er au 11 février à Rabat et Tanger. Cet événement majeur, intervient après le parcours historique de l’équipe nationale du Maroc en Coupe du Monde au Qatar. Les lions de l’Atlas ont été les premiers africains à atteindre le stade des demies finales. Mais il ne s’agit là que de la face visible de l’iceberg.
L’émergence du football marocain repose sur une vision stratégique, faisant du sport roi, un vecteur de fraternité entre les peuples et un levier de développement économique et social. Entre les matchs, nous avons pu visiter les infrastructures de premier plan dédiées à la pratique du football professionnel. Tour d’horizon.
Joyau du football marocain
Le « Clairefontaine 2.0 », c’est comme ça que des marocains présentent le Complexe Mohammed VI de Football, à Rabat. Occupant un espace de 29,3 hectares, il est l’épicentre du football professionnel marocain. De la détection, à la formation, en passant par les stages de préparation, tout est prévu afin de mettre les équipes de jeunes, l’équipe nationale A et d’autres formations étrangères qui y séjournent, dans les conditions optimales.
Equipée de technologies de pointe, arrimée aux standards de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), le complexe a nécessité un investissement de 630 millions de dollars, apprend-on auprès de M. Adam Benami, responsable du complexe.
En plus des blocs résidentiels destinés à loger les sportifs qui y séjournent, le complexe comprend huit (8) terrains de football. Sur les huit (8), quatre (4) sont en gazon naturel, un terrain en gazon hybride, trois (3) en gazon synthétique et un terrain de football couvert, a déclaré M. Adam Benami.
Nous faisant le tour du proprio, M. Benami nous a fièrement présenté sa salle moderne de cryothérapie. Il s’agit d’un espace dédié à la récupération des joueurs, après l’effort physique (match ou entrainement).
Coopération sud-sud
Interrogé sur les raisons motivant la mise à disposition des installations du complexe à des équipes étrangères qui le souhaitent, M. Adam Benami souligne que cette démarche lui permet de contribuer au développement du tourisme et de promouvoir le rayonnement du royaume à l’international.
D’ailleurs en évoquant la question des équipes africaines, il note que plusieurs d’entre elles, ont dû jouer des éliminatoires de Coupe d’Afrique des Nations et de Coupe du Monde sur des pelouses marocaines. Récemment, plusieurs équipes africaines devant participer au CHAN 2022 ou à la Coupe du Monde Qatar 2022, ont fait siennes, les installations du Maroc.
Cela dit-on, s’explique non seulement par le fait ces infrastructures répondent aux normes de la Confédération Africaine de Football (CAF) et de la FIFA, mais aussi par la qualité des relations d’amitié et de fraternité qui lient ces différents pays au Maroc.
Agadir, sa marina et son complexe sportif
A 548km de la capitale du Royaume chérifien, au sud, se trouve la ville d’Agadir. Poumon touristique du pays avec sa marina, Agadir abrite aussi un stade construit dans une zone sismique. Son directeur, M. Hicham Allouli, a déclaré que l’édifice a été conçu par l’architecte marocain Saad Ben Keran, en collaboration avec une firme internationale de sorte à ne faire qu’un avec l’environnement dans lequel il se trouve. De loin, on a l’impression de voir un phare, de couleur argile trônant au milieu des montagnes.
Nous guidant à travers les installations du complexe, M. Allouli nous explique que sa construction au couté 100 millions d’euros, le tout pris en charge par l’Etat marocain.
Revenant sur les charges d’entretien du complexe, il les estime entre 1 million et 1,5 million d’euros par an. Quant aux recettes, elles proviennent essentiellement de la billetterie les jours de match, des événements et d’un appui du budget de l’Etat.
Pour les grands événements
Les 800 000 habitants d’Agadir prennent la direction de ce stade situé à 5km de la ville, depuis qu’il a ouvert ses portes en 2013. Le Hassani d’Agadir est le club résident et évolue en première division marocaine, la Botola. Outre ce club de première division, une école de football a pris ses quartiers dans le complexe, depuis 2016. Elle forme de jeunes talents de la catégorie U8 à U18 qui vont faire leurs armes sur les trois (3) terrains annexes, tous en gazon naturel.
Selon le directeur, il a été conçu pour accueillir de grandes manifestations sportives et culturelles. Homologué par la CAF, le stade a déjà abrité des matchs du Championnat d’Afrique des Nations de 2018, de la ligue des champions et de la coupe des Confédérations, indique M. Allouli. De plus, plusieurs équipes africaines dont le Mali et le Burkina Faso y ont disputé leurs matchs éliminatoires pour la Coupe du monde, a-t-il précisé.
Avant de finir, M. Allouli va rappeler que la vision de l’Etat est d’accueillir de grandes manifestations, notant que le stade a le potentiel pour être agrandi et donc augmenter sa capacité d’accueil. Ce sera dit-il, à l’image du stade de Tanger qui va monter d’un cran, en prélude de l’organisation d’une compétition africaine d’envergure.
Marrakech, passage obligé
Poursuivant notre tour des complexes de football au Maroc, nous avons effectué une halte à Marrakech. L’ancienne cité impériale de l’ouest marocain était un passage obligé. Aux côtés de la place Jamaa El Fna, la mosquée El Koutoubia ou encore le souk et ses odeurs orientales, figure aussi le grand stade de Marrakech. Nous avons rencontré son directeur, M. Rachif Leifi.
Inauguré janvier 2011, dans le sillage des candidatures du Maroc à divers événements sportifs majeurs, le stade de 45 000 places a été choisi pour des matchs de coupe du monde des clubs, du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2018, ceux de l’équipe nationale entrant dans le cadre de la qualification au mondial et à la CAN.
D’après le directeur du stade, M. Leifi, l’édifice connait une concentration de clubs et cumule plus 900 événements depuis son inauguration avec plus de 8 millions de visiteurs. Il est doté de 42 000 places avec 32 accès gradins. Plusieurs équipes nationales jouent ici certains de leurs matchs, car en plus de la pelouse principale, il comprend 4 autres terrains annexes en gazon naturel. Le principal terrain annexe est aux normes FIFA, précise le directeur.
Concernant l’architecture, il dira que tous les stades du Royaume ont la particularité d’avoir une architecture en harmonie avec l’environnement. Celui de Marrakech, est de couleur pourpre, doté de deux tours qui représentent la casbah.
Fes, ville culturelle et sportive
Le dernier et non le moindre, c’est le stade Hassan II de Fes. Il est situé dans le poumon culturel et spirituel du Royaume. Riche d’une histoire datant de plus de 12 siècles, des éléments de l’ancienne ville ont été pris en compte dans la conception du complexe sportif.
Selon M. Anas Rgouni, directeur du stade Hassan II, le complexe a deux clubs résidents. Le premier est le Maghreb Association Sportive tandis que Wydad Athletic Fes en est le second. D’une capacité de 35 600 places, le stade peut accueillir deux matchs de suite, dans la mesure où il dispose d’un bloc avec 4 vestiaires, souligne M. Rgouni. Il comprend également 3 terrains annexes en gazon naturel.
Si au complexe Mohammed VI de Football, la salle de cryothérapie avait volé la vedette aux autres installations, à Fes, c’est certainement la salle de Fitness qui a drainé les regards. Moderne, elle est ouverte aux sportifs, toutes disciplines confondues, a déclaré le directeur du stade.
Bâti sur espace immense, il permet à tout le monde de profiter du stade, précise M. Rgouni. Il nous confie par ailleurs qu’il y a des terrains de basket-ball et de volleyball dans le complexe, avant d’annoncer qu’une extension est prévue pour accueillir plus de disciplines.
Le royaume du Maroc est présent dans différents pays africains au titre de la coopération et de l’amitié qui le lie à ces Etats. Désormais, c’est la diplomatie sportive qui est activée, d’où la présence fréquente de nombreuses équipes du continent sur le sol marocain, au moment de disputer leurs matchs sur des terrains répondants aux normes de la CAF et de la FIFA.
Par Amadou Sy
Casablanca, Maroc, envoyé spécial