L’information vient de tomber. La Mauritanie a obtenu du FMI un crédit 163,9 millions de dollars sur trois ans. Selon le FMI, ce prêt contribuera à « soutenir le programme des autorités pour renforcer la reprise économique ». L’accord de ce prêt fait suite à la mission de l’institution financière dépêchée à Nouakchott du 25 septembre au 6 octobre 2017.
La Mauritanie se pliera aux conditions de l’organisation dirigée par Christine Lagarde. Le FMI qui rappelle que « les coupes budgétaires, la dépréciation de la monnaie et les emprunts (…) ont entraîné une baisse de la croissance, une hausse de la dette extérieure et une augmentation des risques pour la stabilité financière », explique le présent crédit vise « renforcer la stabilité de l’économie tout en appuyant la reprise ».
Impôts
Quatre volets ont été identifiés pour atteindre la stabilité financière et « lutter contre la pauvreté », dont l’intensification du recouvrement d’impôts. Si le FMI admet que les recettes publiques sont élevées par rapport à des pays dans la même situation que le nôtre, elle estime tout de même que « le dispositif de recouvrement des impôts et l’administration fiscales doivent être améliorés afin de couvrir une part plus importante des entreprises ».
La dette publique de la Mauritanie atteint 72% du PIB.
Le Fonds Monétaire International nous apprend également que la dette de la Mauritanie est en hausse. « Elle est passée à 72% du PIB en raison d’emprunts considérables », précise t-elle. Pour réduire la dette publique, suggère (ou impose) de « donner la priorité aux emprunts concessionnels » ou emprunts à taux d’intérêt nul. A cela va s’ajouter l’orientation des ressources vers des investissements dans les infrastructures dans les secteurs de l’eau pour le réseau électrique, pour ne citer que ceux là.
… les banques
Toujours au chapitre des conditions, les autorités mauritaniennes devront renforcer la supervision des banques pour, dit-on, assurer la stabilité du système financier. Le FMI explique cette mesure par le fait que » les banques croulant sous ces prêts risquent de compromettre le système si elles rencontrent un besoin urgent de liquidité ». Les banques sont prévenus.
Notons enfin que le dernier volet concerne « l’amélioration des conditions de vie » d’une qui s’appauvrit de jour en jour. Selon le FMI, la Mauritanie doit « développer d’autres secteurs que l’extraction minière, l’agriculture et la pêche ». Ces trois secteurs sont en effet les principaux pourvoyeurs d’emploi en Mauritanie. Le fonds suggère également de « passer de l’exportation de matières premières à la vente de produits transformés ».
Facilité Élargie de Crédit
La facilité élargie de crédit (FEC) fournit une aide financière aux pays qui connaissent des difficultés prolongées de balance des paiements. La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien à moyen terme aux pays à faible revenu. FMI.
Ce prêt faut-il le rappeler est accordé dans le cadre la « Facilité Élargie de Crédit (FEC) du FMI. Et les pays qui font recourt à ce système, acceptent d’appliquer une batterie de mesures assorties de conditions spécifiques. Va t-on vers une hausse des taxes, des prix de denrées de premières nécessités… Autant de questions qui restent sans réponses.
La Mauritanie rappelons le, a procédé au changement de la base de sa monnaie. Ce sera effectif à partir du 1er janvier 2018. Cette réforme surprise avait été évoquée pour la première le 28 novembre 2017 par le Président de la République. Soit quelques semaines après la mission du FMI à Nouakchott et accord de principe pour l’octroi du prêt de 163,9 millions. Le FMI serait-il à l’origine de la dite réforme? La question reste posée.