Mohamed Ould Bouamattou « est invité à quitter le territoire marocain », a appris LeReflet.NET, ce samedi 7 octobre 2017 de sources diplomatiques. Aucune date n’a jusqu’ici été avancée, ni la « future destination » du richissime homme d’affaires mauritanien. Ould Bouamattou est sous le coup d’un mandat d’arrêt dans le cadre de l’affaire Ghadda.
L’information encore à prendre avec des pincettes, vient de tomber. On parle déjà d’intox dans les salons et réseaux sociaux. Ce qui est cependant sûr, c’est que l’étau se ressert autour d’Ould Bouamatou. Le patron des sociétés BSA est dans le viseur du pouvoir actuel depuis sept ans. Depuis la fin du référendum du 5 août 2017, il est accusé d’être au cœur d’un système de « corruption à grande échelle » avec pour objectif de « déstabiliser la paix publique ».
Régulièrement, ses sociétés sont dans le collimateur de la Direction Générale des Impôts (GDI). Les alliés de l’homme d’affaires parlent « d’acharnement » tandis que les éléments de l’état estiment qu’il « y a fraude fiscale ». Ces pressions avaient d’ailleurs conduit Ould Bouamatou à quitter son poste de Président du Conseil d’Administration de sa banque GBM, en 2013.
Un échange ?
« L’expulsion » d’Ould Bouamatou aurait une autre dimension. Celle-ci contribuerait à réchauffer les relations avec le Maroc. Des observateurs estiment que cela pourrait accélérer l’acceptation de l’accréditation du nouvel ambassadeur du Maroc à Nouakchott.

En effet, les lettres de créances de ce dernier dorment dans un tiroir de l’exécutif mauritanien. Interpellé par un journaliste le 25 septembre 2017, Mohamed Lemine Ould Cheikh Porte Parole du gouvernement avait précisé que « l’accréditation de l’ambassadeur marocain n’a pas été refusée ».
Allant dans ce sens, le site mauritanien d’informations Essaha (en arabe) a lui affirmé que l’accréditation a été acceptée, « selon des sources bien informées ». Mais jusqu’ici, aucun élément ne permet de vérifier l’officialisation de l’accréditation. Les agences officielles d’informations du Maroc et de la Mauritanie n’en font pas état. Cette information a cependant été reprise par plusieurs sites d’informations marocains.
La tension entre la Mauritanie et le Maroc ne datent pas d’aujourd’hui. Les ennuis de Bouamatou et le pouvoir de Nouakchott aussi. Les jours à venir nous en diront certainement plus. En attendant, chacun y va de son commentaire et continue d’alimenter l’éternel débat sur la « guerre des cousins ».