Ils sont cinq militants des Droits de l’Homme à avoir pris leurs quartiers à la prison de Dar Naim à Nouakchott. En effet, ils ont été placés sous mandat de dépôt mardi 19 décembre 2017 pour « violence et résistance aux forces de l’ordre », a appris LeReflet.NET. Au départ, ils avaient été arrêtés samedi 16 décembre pour avoir brandi l’ancien drapeau national au cours d’une marche de l’opposition.
Gardés à vue depuis samedi 16 décembre 2017, Abass Diagana, Cheikh Ould Mourad, Cheikh Diabira, Dah Ould Hassane Hassan Mezide et Mohamed Ould Dahane attendront leur procès en prison où ils séjournent depuis mardi 19 décembre 2017. Selon une source, le procès pourrait se tenir « rapidement, d’ici la fin de la semaine ».
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Soulignons que le groupe de militants avait été conduit chez le procureur lundi 18 décembre 2017 pour avoir brandi l’ancien drapeau national. Mais cela « n’est ni un délit, ni un crime à partir du moment où aucun texte ne le dit », un juriste. Le lendemain, mardi 19 décembre, les militants étaient à nouveau chez le procureur de la République. Cette fois-ci, ils sont accusés de violences et/ou voies de fait contre un agent de la force publique, en vertu de l’article 212 du code pénal.
ART. 212. – Les violences ou voies de fait de l’espèce exprimées en l’article 210 et dirigées contre un officier ministériel, un agent de la force publique ou un citoyen chargé d’un ministère de service public, si elles ont eu lieu pendant qu’ils exerçaient leur ministère ou à cette occasion seront punies d’un emprisonnement d’un mois au moins et de trois ans au plus, et d’une amende de 5.000 à 20.000 UM.
La décision du procureur a été vivement critiquée, sur les réseaux sociaux notamment. Leurs camarades et partis de l’opposition ont dénoncé à plusieurs reprises « une dérive dictatoriale » et « violation de la liberté d’expression ». Les organisations internationales des Droits de l’Homme suivent de très près ce dossier, indique t-on.
Certains continuent de faire fi de ces changements.
Notons par ailleurs que cette nouvelle affaire résulte du référendum constitutionnel du 5 août 2017. Organisé au forceps, le référendum boycotté par une frange de l’opposition dite radicale, passe mal. Beaucoup rejettent les résultats qui en ont résulté. C’est le cas des anciens sénateurs qui ont formé un nouveau bureau malgré la suppression du sénat à l’issue du référendum. Il est en de même pour le drapeau et l’hymne national qui ont été changé.
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