Vendredi 21 juillet 2017, le coup d’envoi de la campagne référendaire a été donné. Au terme de celle-ci vendredi 4 août courant, les électeurs seront appelés aux urnes. Ils devront se prononcer sur un énième lifting de la constitution, samedi 5 août courant. Mais depuis quelques temps, une campagne électorale officieuse était déjà visible.
La scène politique mauritanienne est de nouveau en ébullition. Aussi bien du côté des partisans du « Oui » que les boycottistes, tout le monde est en ordre de bataille. L’ouverture de la campagne référendaire permettra, peut être, de lever certaines zones d’ombres. En effet, peu de gens ont en leur possession, le document intégral sur la base duquel l’on doit voter pour ou contre.
Que va t-on voter?
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le texte du référendum n’a pas été rendu public. Il n’est disponible (au moment où ces lignes sont écrites) sur aucun site de l’Etat mauritanien. Du coup, on a tendance à dire ou lister les points que les autorités veulent ajouter ou gommer de la constitution, sans pour autant savoir ce que cela implique.
Voter oui, mais…
De tout temps, les votants ont glissé leurs cartes en fonction des affinités et non en se basant sur un programme. Ce constat est le même chez les deux camps (oui et non). L’on est en droit de se demander, si les protagonistes auront l’honnêteté de révéler les tenants et aboutissants de cette réforme constitutionnelle.
Soulignons que si la campagne électorale est souvent synonyme de fête, elle est aussi un terreau fertile de comportements qui frôlent l’immoralité.
Abordant cette question de la responsabilité, dans un communiqué daté du 20 juillet 2017, la commission électorale nationale indépendante rappelle que la campagne « est également assujettie à un code de conduite qui exclut les discours offensants, les diatribes personnelles et tout propos susceptible de susciter les tensions ou de porter atteinte à la dignité des concurrents« .
Neutralité?
En outre, la commission électorale, toujours à travers son communiqué, indique attendre « des autorités administratives une position de stricte neutralité vis-à-vis des différents acteurs impliqués ». Cet appel va t-il tomber dans l’oreille d’un sourd? C’est fort probable dans un pays où, les moyens de l’Etat ont toujours été mis à la disposition de la majorité. Et cette campagne ne fait pas exception.
C’est donc parti pour deux semaines de discours, de promesses, de menaces et de tromperie. Deux semaines durant, le paysage politique sera en ébullition et au finish, le vote aura lieu. Dans les salons et bureaux à Nouakchott, le résultat semble connu d’avance.