Il y ans 44 ans jour pour jour, le lieutenant-colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck, annonçait le renversement du Président feu Mokhtar Ould Daddah. Il mettait ainsi fin au régime du « parti unique », pour le remplacer par un autre, militaire cette fois-ci. Il s’en suivra trois décennies de vie politique mouvementée, marquée notamment par le régime du Colonel Taya.
Lors de sa première interview, accordée à la télévision française, le nouvel homme fort du pays, dans un ton hésitant, tentait de justifier ce putsch. Pour lui, la motivation « n’est pas le désir d’avoir le pouvoir », mais de faire face à la « carence de l’ancien pouvoir à continuer à gérer le pays ». Il faisait notamment allusion au bourbier dans lequel le pays se trouvait, qu’est le conflit dans le sahara.
Le 10 juillet toujours, le comité militaire de redressement national (CMRN) publiait sa charte « constitutionnelle ». Dans le préambule, on peut lire « conscientes de leurs responsabilités devant le peuple, les forces armées ont pris le pouvoir le 10 juillet 1978 pour sauver le pays et la Nation de la ruine et du démembrement et pour sauvegarder l’unité nationale et l’existence de l’Etat ».
Trente ans après le putsch, dans les colonnes du Calame, le lieutenant-colonel Ould Saleck revient sur cette période et explique qu’il s’est délibérément retiré du pouvoir. Il avait été mis en minorité au sein du comité, suite à des mesures impopulaires.